UNE COMMISSION D’ENQUÊTE UTILE?

UNE COMMISSION D’ENQUÊTE UTILE?

Publié sur cyberpresse.ca dans le cadre de La Presse Débats, le 20 octobre 2011:

OUI, UNE «PATENTE À GOSSES»

Dans sa forme, il est presque impossible que la commission d’enquête présidée par la juge France Charbonneau nous apprenne autre chose que ce que l’on sait déjà. D’ailleurs, les freins imposés à ladite commission ne sont qu’une façon simple de s’assurer que personne n’en souffrira, surtout pas les politiciens ou les grosses pointures. Certains ont appelé cette nouvelle commission, qui ne respecte pas les normes de la loi sur les commissions d’enquête, une «patente à gosses». Et ce n’est rien d’autre que ça. Voyons certains faits : si j’ai un accident et qu’un coroner veut m’interroger, j’ai l’obligation de témoigner. Si, dans une cause civile ou criminelle, la partie adverse m’envoie un subpoena, je suis obligé d’aller témoigner. Si une commission parlementaire veut m’interroger, je n’ai pas le choix. C’est ainsi que ça se passe depuis des lunes. Pourquoi est-ce différent avec la nouvelle commission sinon pour que certains faits restent cachés? Pense-t-on une minute qu’un membre du crime organisé ira témoigner volontairement? Pense-t-on que celui qui fait des fausses factures ou qui est en collusion ira témoigner? Pense-t-on que celui qui facture continuellement des extras ira témoigner? En fait, Jean Charest n’a jamais voulu d’une vraie commission d’enquête et il a trouvé le moyen de ne pas en avoir.

Publié par Gaétan Frigon