« MONSIEUR MONTRÉAL »
« MONSIEUR MONTRÉAL »
Publié dans La Presse, le 7 décembre 2013 :
Je veux bien comprendre qu’en ce début de mandat, le maire de Montréal, Denis Coderre, veuille démontrer qu’il peut laver plus blanc que blanc, plus blanc que ses prédécesseurs. C’est de bonne guerre, mais encore faut-il qu’il vise les bonnes personnes à qui donner des leçons.
En exigeant que Jacques Parisien quitte son poste de Président du conseil d’administration de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, c’est toute la communauté d’affaires de Montréal que monsieur le maire a insultée en lui envoyant un message lourd de conséquences. D’ailleurs, avant d’aborder la « saga Tourisme Montréal», qui a mené à cette demande de démission, voyons voir qui est Jacques Parisien.
On ne compte plus les millions de dollars recueillis par Jacques Parisien dans des collectes de fonds pour toutes sortes de causes. Dans le milieu, on l’appelle «Monsieur Montréal» tellement il aime cette ville. Il est de tous les combats quand vient le temps de la soutenir, d’en faire la promotion et d’aider ceux qui y vivent.
En fait, il est le bénévole par excellence, car il ne veut pas de salaire, pas plus qu’il ne veut de remboursement de dépenses quand vient le temps d’aider Montréal. Il fait tout cela bénévolement. Voici d’ailleurs certaines des implications sociétales de Jacques Parisien à Montréal au cours des 10 dernières années, lesquelles méritent d’être soulignées, d’autant plus que ses fonctions exécutives au sein d’Astral prenaient déjà tout son temps :
– Président du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, et ce, bénévolement.
– Président du conseil d’administration de la Fondation du maire de Montréal pour la jeunesse, et ce, bénévolement.
– Membre du conseil d’administration et président de la campagne de collecte de fonds de l’Accueil Bonneau, et ce, bénévolement.
– Président du conseil d’administration de la Fondation de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie de Montréal, et ce, bénévolement.
– Président sectoriel de la campagne de financement de Centraide du Grand Montréal, et ce, bénévolement.
– Président du conseil d’administration du Musée Pointe-à-Callière, et ce, bénévolement.
– Président du groupe de travail sur la gouvernance culturelle de la Ville de Montréal, et ce, bénévolement.
– Président du conseil d’administration de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, et ce, bénévolement.
– Président du conseil d’administration de Tourisme Montréal, et ce, bénévolement.
Jacques n’a jamais demandé à devenir président du conseil d’administration de Tourisme Montréal. On l’a supplié d’accepter ce poste. Et pourquoi l’a-t-on supplié d’accepter ce poste? Certes pas pour qu’il passe au peigne fin les allocations de dépenses de Charles Lapointe (le vrai dirigeant de Tourisme Montréal, celui qui s’occupait de la gouvernance et de tout l’aspect administratif), mais plutôt pour qu’il utilise son influence, ses contacts et ses connaissances pour augmenter le nombre de touristes à Montréal.
Son rôle avait tout à voir avec les grandes orientations à donner, avec les collectes de fonds et la promotion de la ville. Si on lui avait dit que son rôle premier en serait un de fonctionnaire, je doute que Jacques Parisien aurait accepté ce poste non rémunéré.
Si Montréal préfère avoir des contrôleurs de dépenses plutôt que des promoteurs comme administrateurs, qu’on mette tout le monde dehors et qu’on les remplace par des vérificateurs de Québec. Nous aurons alors la certitude que les allocations de dépenses et les grilles salariales seront respectées à la lettre, mais, malheureusement, les chambres des hôtels de Montréal seront vides. Est-ce cela que l’on veut?