LE BEAU CÔTÉ DE MONTRÉAL
LE BEAU CÔTÉ DE MONTRÉAL
Publié dans La Presse, le 12 mars 2013 :
J ’étais allé visiter le musée Pointe-à-Callière une première fois lors de son ouverture en 1992. Et même si l’archéologie n’a jamais été un de mes dadas, j’avais senti une grande fierté en parcourant ce lieu qui est au coeur de la fondation même de Montréal. À ce moment-là, on espérait y accueillir 150 000 personnes par année. J’y suis retourné récemment et quelle belle surprise m’attendait. J’y ai vu la preuve qu’à travers tous les scandales, il se fait encore des bonnes choses à Montréal.
Après 20 ans, Pointe-à-Callière attire 400 000 visiteurs chaque année, dont 100 000 jeunes. Tout un exploit pour un musée basé sur l’archéologie, sujet qui n’a pas l’habitude de nous émouvoir outre mesure. Pourtant, Pointe-à-Callière est devenu l’une des attractions touristiques les plus populaires à Montréal.
Il y a un vieil adage qui dit qu’on ne peut planifier son futur sans d’abord bien connaître son passé. Et le musée Pointe-à-Callière plonge le visiteur au coeur des grands moments de la ville et de son rayonnement dans le monde entier. C’est un mobilier socioculturel touristique très important pour Montréal, un musée municipal impliqué dans sa communauté, très bien administré et en équilibre budgétaire. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir cela.
Considérant que les archéologues ont récemment découvert les fondations du premier parlement canadien, un fait significatif pour l’histoire de Montréal, voilà que Pointe-à-Callière va de l’avant avec un ambitieux programme d’expansion qui prévoit un budget d’immobilisation de 70 millions de dollars, lequel devrait être financé par les trois ordres de gouvernement. La Ville de Montréal s’est déjà commise pour 17,5 millions, alors que le gouvernement du Québec s’est commis pour une autre tranche de 17,5 millions. Et des discussions sont en cours avec le gouvernement fédéral pour les 35 millions manquants, dans le cadre des programmes de commémoration du 150e anniversaire du Canada.
Le site agrandi, dont les travaux devraient être terminés pour 2017, relierait de façon souterraine toutes les fouilles qui ont été faites jusqu’à maintenant. Il est prévu d’y aménager un espace spécifique pour les jeunes visiteurs qui leur permettra d’apprendre et de comprendre leurs racines historiques. La conclusion de ce projet d’envergure permettrait d’établir la Cité de l’archéologie et de l’histoire sur le site du musée Pointe-à-Callière. Cette Cité comprendrait notamment le Fort de Ville-Marie, l’égout collecteur, le marché Sainte-Anne, l’édifice des Douanes et la Maison-des-Marins.
La Fondation du musée, qui pilote ce projet, va déclencher une campagne majeure de financement afin de soutenir les frais d’exploitation de cette expansion. Sous la coprésidence de Louis Vachon, PDG de la Banque Nationale du Canada, cette campagne vise à amasser 10 millions de dollars, provenant surtout de la communauté d’affaires. Déjà, de nombreuses entreprises qui ont à coeur la phénoménale histoire de Montréal ont signifié leur intérêt à fournir leur part.
La réalisation de ce projet permettra de célébrer le 375e anniversaire de Montréal ainsi que le 25e anniversaire du musée lui-même. Il y a encore de bonnes choses à Montréal.