LA CAISSE DE DÉPÔT FAUTIVE?

LA CAISSE DE DÉPÔT FAUTIVE?

Publié sur Cyberpresse.com, le 18 novembre 2011:

DES NUANCES À FAIRE

Il faut ici faire une différence entre l’embauche d’un haut dirigeant unilingue anglais venant de l’extérieur et la promotion d’un dirigeant unilingue anglais issu d’une entreprise achetée par la Caisse de dépôt. Ivanhoé était à l’origine la filiale immobilière de Steinberg alors que Cambridge était une entreprise autonome opérant principalement à l’extérieur du Québec. Dans un cas comme dans l’autre, la majorité des dirigeants étaient anglophones et faisaient partie des actifs achetés par la Caisse. Il aurait été ridicule de tous les mettre dehors parce qu’ils ne parlaient pas le français. Kim McInnes venait de la filière Cambridge et a toujours été reconnu comme un des génies de l’immobilier au Canada et ailleurs dans le monde. Le problème est survenu lorsque la Caisse a fusionné la Société immobilière Trans-Québec (SITQ) avec Ivanhoé Cambridge. Comme les dirigeants de la SITQ étaient presque tous d’origine francophone, est-ce à dire qu’ils auraient dû être les seuls à avoir des promotions, indépendamment de leurs aptitudes? Pas nécessairement. Aujourd’hui, le plus haut dirigeant de la nouvelle société dûment fusionnée est un francophone, Daniel Fournier, alors que Kim McInnes a hérité du poste numéro 2, chargé de l’exploitation. Pour moi, cela n’est pas un manque de respect à l’endroit des employés francophones de la Caisse car il est le meilleur pour occuper ce poste. Mais il lui faut maintenant apprendre le français le plus rapidement possible étant donné que la donne a changé avec la fusion. Cependant, Ivanhoé Cambridge a erré en nommant David Smith, unilingue anglais, au poste de vice-président des ressources humaines. Il ne s’agit pas ici de l’exploitation de centres commerciaux ou d’immeubles locatifs mais de gestion de ressources humaines. Maîtriser la langue française devient alors la condition numéro 1 pour avoir l’emploi, même si le candidat francophone est moins compétent qu’un autre candidat unilingue anglais. C’est une règle du jeu incontournable au Québec.

Publié par Gaétan Frigon