LAVAL: DES FINANCES ENVIABLES
LAVAL: DES FINANCES ENVIABLES
Publié sur LesAffaires.com, le 13 décembre 2011:
D’entrée de jeu, j’admets ne presque jamais me rendre à Laval. Tout au plus, je traverse à l’occasion cette ville, mais toujours pour aller plus au Nord, dans les Laurentides. Donc, mon degré de connaissance de cette immense ile est pour ainsi dire nul. Je ne connaissais même pas la population de Laval, pas plus que j’en connaissais le budget d’opération. Ce que j’en savais, en fait, tient beaucoup plus des préjugés qui entourent l’histoire de cette ville fusionnée il y a plus de 45 ans : ville corrompue, contrats douteux, politiciens véreux, etc. J’avais conclu, qu’en conséquence, les finances de cette ville se devaient d’être dans un état piteux et lamentable, tout comme c’est habituellement le cas dans la plupart des villes à réputation douteuse. Aussi, lorsque j’ai reçu de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval une invitation pour assister à une conférence du maire Gilles Vaillancourt sur le budget 2012 de Laval, j’y ai vu une occasion en or de satisfaire ma curiosité en me renseignant un peu plus sur cette agglomération qui semble changer pour le mieux de jour en jour.
Vous voulez savoir? Ma surprise a été totale. Troisième ville en importance au Québec, la population de la Ville de Laval atteint 400,000 habitants. Sa cote de crédit de Standard & Poor’s, à AA positive, est la meilleure de toutes les municipalités du Québec. Elle est même supérieure à celle du Gouvernement du Québec et à celle d’Hydro-Québec. Les raisons? Une performance budgétaire inégalée, des liquidités solides, une croissance économique enviable et un taux de taxation compétitif. Il n’est pas rare d’ailleurs que Laval paie certaines immobilisations à même son budget courant plutôt que de les financer sur 20 ou 30 ans comme c’est le cas partout ailleurs. De plus, alors que la dette de la ville de Montréal et celle de la ville de Québec se situent à plus ou moins 3000$ per capita, celle de la ville de Laval est sensiblement plus basse et elle continue de baisser année après année.
Laval compte 21 districts, chacun avec seulement un conseiller, mais avec une direction centralisée. Il n’y a qu’une personne qui parle pour Laval et c’est le maire Vaillancourt. Et quand il parle, le gouvernement du Québec écoute, ce qui est loin d’être le cas pour Montréal, ville-centre qui semble n’avoir aucune influence sur sa propre destinée. Pourtant, presque chaque fois que l’on entend parler de Laval, c’est toujours pour des insinuations de collusion et jamais pour faire ressortir l’état et la gestion efficace de ses finances publiques. Il y a un proverbe qui dit : « Les chiens aboient, la caravane passe ». J’ai vraiment l’impression que ça s’applique à Laval. Les gens de l’extérieur crient souvent au loup alors que les résidents de Laval réélisent le maire Vaillancourt et son équipe presque sans opposition, à chaque élection. Ou bien ils sont satisfaits de leur administration municipale, ou bien ils sont masochistes. Personnellement, j’opte pour la première hypothèse.